Samedi dernier s’est tenu à Paris le Conseil national du PS avec la présentation des 4 motions qui vont être soumises au vote des militants pour le congrès de Poitiers.
Dans le cadre de la motion A, dont le premier signataire est Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire national, Michel Destot est intervenu au nom d’Inventer à gauche (IAG) :
Les raisons d’espérer
Avec un FN à 25% et des divisions mortifères à gauche, on finit par perdre toute raison d’espérer. On parle et reparle alors de rassemblement sans être vraiment entendus.
Et pourtant le temps presse. Il faut aller vite et à l’essentiel.
En social-démocrate conséquent, je suis pour l’alliance des réformistes, sur la base d’un projet politique, économique, social, progressiste et durable.
En investissant économiquement pour doper la croissance.
En investissant socialement pour redonner sens et espoir.
L’investissement, public comme privé, tant au niveau local que national et européen est vital.
En France, plus de 70% de l’investissement public relève des collectivités territoriales. Le remboursement plus rapide de la TVA décaissée par les collectivités territoriales va évidemment dans le bons sens. Il faudrait finir par effectuer le remboursement l’année même de la réalisation des dépenses d’investissement et de pérenniser tout cela dans une loi de finance.
Il faudrait aussi pérenniser une modulation des baisses des dotations aux collectivités territoriales en fonction de leurs engagements en matière d’investissement (et non de manière uniformisée). Je rappelle qu’un recul de seulement 10% de l’investissement local représente 0,2% de croissance en moins par assèchement du carnet de commande des entreprises.
Et parmi les investissements prioritaires, figure bien sûr la politique de logement qui doit devenir grande cause nationale.
Il manque au moins 1,2 millions de logements sociaux et le programme massif de réhabilitation thermique des bâtiments publics et privés doit être lancé sans tarder. Il dépend là aussi tout autant des collectivités territoriales que de l’Etat.
Disons les choses positivement : le logement doit devenir un vecteur essentiel de la mobilité sociale et professionnelle comme de la promotion de la ville intelligente et durable, atout déterminant pour le redressement économique et social de la France, et pour sa valorisation dans le monde.
Au plan de la compétitivité, et au-delà de tout ce que nous avons déjà engagé, puis-je dire et redire que tout cela ne prendra sa pleine efficience que si l’on est capable de faire sauter toutes les rigidités, les cloisonnements qui empoisonnent la chaîne de la compétitivité.
Demandons-nous comment on passe concrètement au plan national de l’enseignement supérieur à la recherche, de la recherche à l’innovation, aux applications industrielles et de services et enfin à l’exportation.
Les grandes technopoles dans le monde (Côtes Est et Ouest des Etats-Unis, pôles technologiques et d’innovation d’Europe et du Japon et même le Technion en Israël,…), qui tirent l’économie vers le haut, ont toutes les mêmes deux caractéristiques :
– une culture commune entre chercheurs, universitaires, industriels et responsables publics territoriaux
– une inter-disciplinarité qui est à la base des innovations de rupture, au croisement des acteurs et des disciplines (aussi bien des sciences dites exactes que des sciences sociales et humaines).
Et là ayons le courage de dire que l’Etat est moins réactif, moins pragmatique, moins entreprenant et donc moins compétitif que nombre de régions et métropoles françaises !
Investir économiquement, mais aussi investir socialement.
C’est-à-dire investir dans les qualifications et la sécurisation des transitions professionnelles, dans la sécurité sociale professionnelle et dans la création du compte personnel d’activités en rattachant à l’individu ce qui relève de la formation, de la pénibilité, de l’épargne-temps, des mutuelles,…
Et pourquoi pas, comme dans certains pays d’Europe du Nord, envisager une mobilité privilégiée et un contrat d’activité sur un bassin d’emploi ?
Ne peut-on aller plus loin encore et regarder de près l’idée de Laurent Berger de fusionner différents dispositifs liés à l’emploi, à la formation, aux allocations chômage et la protection sociale, dans un dispositif unique ?
Et puis, qu’attend-on pour faire de la lutte contre le décrochage scolaire qui concerne chaque année plus de 140.000 jeunes (véritable drame social et économique pour notre pays) une véritable cause de mobilisation nationale?
J’ai commencé en social-démocrate. Je termine cette fois en physicien de formation que je suis en rappelant que ce n’est pas l’agitation superficielle des électrons qui créé l’énergie mais la fission ou la fusion des atomes.
Allons donc à l’essentiel, au cœur du sujet, à l’alliance des réformistes sur la base d’un projet économique et social, ambitieux, progressiste et durable !
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