Après le second tour des législatives
Le paysage politique a été profondément renouvelé et le Parti Socialiste semble avoir disparu entre le progressisme de la République en Marche et le populisme de la France Insoumise. C’est le résultat des fausses synthèses qui ont été la règle des Congrès socialistes depuis plus de 20 ans.
Pour autant, la sociale-démocratie reste une option incontournable dans nos sociétés occidentales. Elle est à la fois un héritage et une promesse que nous devons assumer dans la vie politique comme dans la vie sociale. La sociale-démocratie est l’expression politique qui correspond le mieux aux courants novateurs de la société civile, ceux qui irriguent la CFDT, l’UNSA, de nombreuses associations et au-delà toute une part de l’opinion progressiste. Il faudra savoir « inventer à gauche » pour la rendre à la fois plus forte et plus visible. Cette orientation suppose que l’on puisse approfondir l’analyse de notre société comme des sociétés qui se constituent sous l’égide d’une mondialisation devenue incontournable.
Un enracinement dans les territoires peut servir à la fois d’appui et de lieu d’expérimentation pour faire vivre un socialisme de terrain, à l’échelle des citoyens : en ce domaine d’ailleurs de futures échéances se présentent à l’horizon. Il faudra aussi dégager des propositions qui puissent servir à nourrir le débat démocratique, soit pour éviter des dérives réactionnaires dans les projets du gouvernement, soit pour répondre aux enjeux de la période qui s’ouvre avec la consolidation de l’Union Européenne, la lutte contre les dangers que court la planète et la recherche
d’un nouvel équilibre mondial.
Dans cette voie, nous pouvons nous appuyer sur ce qu’ont été l’action et la pensée de Michel Rocard, mais il nous faut, là encore, « inventer » un nouveau langage, des méthodes et des concepts qui correspondent aux jeunes générations sans lesquelles il n’est pas d’avenir pour un choix social-démocrate.
Robert Chapuis
Note complémentaire
Et le Parti Socialiste ? Nous en sommes membres et participons à sa vie interne. Dans ses instances, nous souhaitons à la fois représenter et appuyer l’orientation sociale-démocrate. Nous devons refuser toute confusion avec une France Insoumise qui rejoue, au risque de la caricature, la partition du socialisme révolutionnaire, dans une version quasi « boulangiste ». Nous devons refuser les synthèses verbeuses qui ont trop longtemps empêché le PS de jouer un rôle dynamique dans la sociale-démocratie européenne. Nous devons appuyer les mesures progressistes qui permettraient de débloquer la situation de l’emploi, de restaurer la confiance entre les citoyens et leurs élus, d’engager les nécessaires transitions écologiques et énergétiques, de relancer dans notre pays l’éducation, la recherche, la santé, la vie économique et sociale, de réguler la finance et de tenir les enjeux d’une véritable union européenne. Bref, vis-à-vis de la majorité présidentielle, un soutien sans nécessaire participation, avec rigueur et vigilance.
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