Tribune de Alain Bergounioux dans Le Monde

Alain Bergounioux a fait paraître dans Le Monde daté du 15 septembre 2015 une tribune dans laquelle il réagit à l’élection de Jeremy Corbyn à la tête du Labour, au Royaume-Uni.

Vous pouvez retrouver sa tribune ci-dessous (cliquez pour agrandir) :

Bergounioux_ok

One Response to Tribune de Alain Bergounioux dans Le Monde

  1. Simon 17 septembre 2015 at 15:48 #

    A l’heure où des bouleversements majeurs s’annoncent, qui menacent de mettre en péril les conditions d’existences civilisées, les thinks tanks du PS en sont encore à réfléchir sur la manière de se maintenir au pouvoir « pour gérer les dommages collatéraux de la mondialisation » (entendre mettre en œuvre les réformes structurelles commandées par l’UE, mais de façon moins violente que ce que ferait un gouvernement de droite).

    Nous sommes à la veille de grandes transformations, à l’instar du club de Rome qui prévoyait en 1972 un effondrement du système économique basé sur la croissance à horizon 2030, aujourd’hui de nombreux experts alertent sur des périls imminents. Pénuries de ressources – pétrole (avec un pic tous liquides qui sera atteint avant 2020), métaux… ; voir à ce sujet les travaux des ingénieurs Benoit Thévard et Philippe Bihouix -, réchauffement climatique – qui commande de façon impérieuse une diminution des activités humaines -, crises sanitaires en gestation – certains rapports non rendus publics avancent, notamment, que 90% des agriculteurs seront atteints de cancers dans 10 ans…

    Alors qu’avec la raréfaction imminente du pétrole – que l’exploitation des huiles de schistes américaines ne fait que retarder de quelques années -, les vols aériens devraient largement diminuer dans la décennie à venir (énergie plus rare et plus chère), le gouvernement soutient le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Alors que le système industriel de production alimentaire, basé sur le pétrole – engins, produits phytosanitaires…- et le phosphore, va devoir être radicalement transformé dans les prochaines années pour éviter l’épuisement des sols et les pénuries alimentaires (et aussi enrayer les potentielles crises sanitaires évoquées plus haut), le gouvernement encourage les fermes usines et la production industrielle et décourage les petites exploitations qui pourtant sont la solution pour demain. Alors que dans un monde où les inégalités ne cessent d’augmenter une politique qui aurait réellement des visées progressiste et démocratique œuvrerait à les réduire – en partageant les gains de productivité (principale cause du chômage), en luttant contre l’évasion fiscale, en accentuant l’imposition des plus riches…- le gouvernement pactise avec le MEDEF laissant dans le même temps de plus en plus de salariés dans la détresse professionnelle (surmenage, pénibilité des taches, horaires décalées…)… Par ailleurs, des économistes – tels que Gaël Giraud – alertent sur l’étroite corrélation entre énergie et croissance du PIB, c’est-à-dire sur l’impossibilité d’avoir dans le même temps un objectif de réduction de la consommation énergétique et un objectif de croissance du PIB, c’est pourtant ce que propose le gouvernement socialiste.

    Les sociétés humaines sont au bord du précipice, donc, mais les socio-démocrates refaits par 30 ans de néolibéralisme triomphant n’ont que le mot « croissance » à la bouche (avec son cortège d’éléments de langage assortis : compétitivité, flexibilité, innovation, réalisme, valeur travail…).

    Devant cet aveuglement – qui est vraisemblablement lié au désintérêt des élites socialistes à changer un système qui les sert tant – la voie du salut n’est à l’évidence pas la troisième, mais est à chercher du côté des alternatives qui, malgré toutes les entraves, se multiplient.

    A ce sujet Edgar Morin avait rédigé un texte très pertinent l’an dernier « les somnambules se rendorment ». http://blogs.mediapart.fr/blog/edgar-morin/070614/les-somnambules-se-rendorment

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