Ce jeudi, je suis intervenu à Lyon à l’invitation du réseau Action Logement et de son président Bernard Gaud – dénomination usuelle de la Participation des Employeurs à l’Effort de Construction – principal financeur du logement en France. L’occasion pour moi de revenir sur la politique du logement dans notre pays.
Selon moi, il est indispensable dans ce domaine comme dans d’autres (économie, éducation…), d’aborder les problématiques sous un angle politique et non pas d’adopter une approche purement juridique ou technique. Je suis en effet persuadé que le logement est une problématique transversale qui se situe au carrefour de nombreuses politiques publiques.
D’un point de vue social, il est bien sûr indispensable de garantir un toit pour chacun de nos concitoyens. D’un point de vue économique, le logement est une activité essentielle pour le secteur du BTP, mais aussi indispensable pour faciliter la mobilité à la fois professionnelle que sociale. Le logement est également au centre des enjeux liés au cadre de vie de nos villes (questions de la mixité, des déplacements, de la densification,…). De même, du point de vue de la transition énergétique, la politique du logement est cruciale (maîtrise de l’énergie, des déplacements,…).
Depuis quelques années – certainement un peu tardivement – les pouvoirs publics ont pris conscience de la gravité de la situation. Aujourd’hui en France, il manque au moins 1,2 million de logements sociaux.
Hélas, les différentes mesures prises pour améliorer la situation ont donné des résultats pour le moins mitigés. Ainsi, les cessions de foncier de l’Etat restent globalement très limitées, les constructions de logements neufs sont en constante baisse, et la loi SRU (objectif de 25% de logements sociaux en 2025) est trop timidement appliquée – et surtout quasi inexistante à l’échelle de l’intercommunalité, pourtant le degré de mise en place le plus pertinent.
En matière de logement, le naufrage est inévitable si on ne mise que sur l’échelon national et les mesures législatives.
C’est pourquoi, si le logement doit être décrété grande cause nationale, les pouvoirs publics doivent s’appuyer sur tous les territoires et sur l’ensemble des acteurs de terrain. Ce défi peut être relevé en faisant du logement un élément essentiel de la ville intelligente et durable, atout déterminant pour le redressement économique et social de la France, et pour son rayonnement dans le monde.
Michel Destot
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