Dans le cadre de la réunion du groupe Socialiste, Républicain et Citoyen (SRC), de l’Assemblée Nationale, nous avons eu mercredi dernier un échange très intéressant avec Pierre Nora.
Avec ce grand historien français, aucune tentation d’une quelconque forme de médiocrité de pensée ! Avec des mots justes et simples, il nous a fait part de son analyse de la situation de la France après les attentats de janvier.
Pour lui, ces attentats ont créé un choc incomparable par rapport aux attentats précédents, du fait du relais médiatique et des cibles visées (journalistes, policiers et juifs). Ainsi, le choc a été perçu de manière collective et non individuelle.
Il estime par ailleurs que l’on a trop facilement imputé les difficultés d’intégration au racisme et au chômage,… alors que les causes en sont bien plus complexes, et que la problématique du religieux se pose plus que jamais sur la scène nationale.
L’extrémisme islamiste au plan international fait en outre peser une pression sur l’opinion publique concernant la religion musulmane, comme le stalinisme pesait en son temps sur l’image du communisme en France.
En plus de ce constat, se développent en France des relents d’antisémitisme très forts, aux origines multiples : un antisémitisme de gauche qui se nourrit de l’antisionisme, grave car contrevenant à la tradition et à l’enracinement de l’identité républicaine ; un antisémitisme de droite lié à une remontée du catholicisme intégriste ; enfin un antisémitisme islamique.
Au final, on observe une « désacralisation » de la Shoah toujours plus grande, parallèlement à une diabolisation permanente de l’Etat d’Israël.
En conclusion, Pïerre Nora a réaffirmé que les problèmes sont connus, et que, par conséquent, le déni de réalité ne peut servir de réponse.
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